Vitamine D chez les enfants et nourrissons : l’ANSES alerte contre les risques de surdosages

Vitamine D chez les enfants et nourrissons : l’ANSES alerte contre les risques de surdosages

Récemment, l’ANSES a répertorié différents cas de surdosages en vitamine D liés à la prise de compléments alimentaires chez les enfants et les nourrissons (voir note de l’ANSES du 27 janvier 2021). Face à ces différents cas, l’ANSES, l’ANSM, différentes sociétés savantes médicales [1], le collège national des sages-femmes et les centres antipoison, viennent de publier une alerte commune destinée aux professionnels de santé et aux parents.

Les risques de surdosage en vitamine D chez l’enfant

Comme toutes les vitamines, la vitamine D est importante pour notre santé. Et les carences sont nombreuses dans la population française, chez les enfants, les adultes, et les personnes âgées. Ces carences sont d’autant plus élevées en hiver du fait de la stimulation de la synthèse de vitamine D par l’ensoleillement. Différents aliments contribuent à l’apport en vitamine D (voir note de l’ANSES du 18 janvier 2021). Cependant, dans certains cas, l’alimentation n’est pas suffisante pour assurer les besoins. Une supplémentation peut alors être envisagée, via des médicaments ou des compléments alimentaires. Les besoins étant différents selon les populations, cette supplémentation doit être réalisée sous le conseil des professionnels de santé.

 

Chez l’enfant, une supplémentation en Vitamine D est nécessaire lors des 18 premiers mois pour prévenir les risques de rachitisme. Cette supplémentation est réalisée via des médicaments spécialement conçus dans cet objectif.

 

Les surdosages en vitamines D ne sont pas sans risque. Ils peuvent être à l’origine d’hypercalcémie, ou d’atteinte rénale de type de lithiase ou néphrocalcinose. Il s’agit de manifestations développées par les cas d’effets indésirables répertoriés récemment par l’ANSES. Les nourrissons étaient alors en bonne santé, et ils ont été hospitalisés après avoir été exposés à une supplémentation en vitamine D sous forme de compléments alimentaires.

 

L’ANSES rappelle que les compléments alimentaires à base de vitamine D disponibles sur le marché ne sont pas tous adaptés aux nourrissons. Il est ainsi préférable de s’orienter vers des médicaments prescrits par les médecins, et de respecter les doses recommandées.

Tous les produits ne sont donc pas interchangeables, et les risques de surdosages existent lors de la substitution d’un produit par un autre.

 

Nous pouvons également ajouter que les enfants et enfants en bas-âge représentent une catégorie de la population sensible. Les compléments alimentaires, quelque soit leur but, ne sont pas recommandés chez les jeunes enfants sans l’avis d’un professionnel de santé. Par ailleurs, il est primordial de ne pas dépasser les doses recommandées.

[1] SFP : Société Française de Pédiatrie, SFN : Société Française de Néonatologie, SFMP : Société Française de Médecine Périnatale, FFRSP : Fédération française des réseaux de santé en périnatalité, SFEDP : Société Française d’endocrinologie et Diabétologie Pédiatrique, SNP : Société de Néphrologie Pédiatrique, AFPA : Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, la filière OSCAR et le Centre de Référence des Maladies Rares du Calcium et du Phosphore.

Vitamine D et Covid-19

Cette alerte fait également écho aux recommandations récentes émises par plusieurs sociétés savantes (Académie Nationale de Médecine en mai 2020 et appel à supplémenter l’ensemble de la population française du collectif de 73 médecins et 6 sociétés savantes médicales le 18 janvier 2021).

Selon ces recommandations, la supplémentation en Vitamine D pourrait être intéressante tant dans le cadre de la prévention des infections par la Covid-19 que dans leur traitement. En effet, différentes études observationnelles auraient montré une corrélation entre le statut en Vitamine D et le pronostic de l’infection par la Covid-19.

Ainsi, la supplémentation de l’ensemble de la population pourrait être bénéfique selon ce collectif. Celle-ci serait alors faite dans le cadre d’une prescription médicale par le médecin traitant.

Cependant, il ne s’agit pour le moment que d’études observationnelles, de résultats partiels, qui nécessiteraient des confirmations via des études cliniques mieux encadrées, afin d’évaluer l’intérêt réel de la vitamine D. C’est d’ailleurs pour cette raison, que la Haute Autorité de Santé n’envisage pas, pour le moment, de suivre cette recommandation. Afin d’évaluer l’intérêt de la vitamine D à forte dose chez des personnes âgées ou fragiles ayant contracté le virus, une étude clinique a été récemment lancée par le CHU d’Angers (COBIT-TRIAL).

 

Les recommandations du collectif ont été très largement relayées par les médias au travers d’articles destinés au grand public. Et malheureusement, encore une fois, l’ultra-médiatisation auprès de personnes non-averties pourrait avoir des conséquences sur la prise excessive de vitamine D. En effet, les ventes de compléments alimentaires à base de vitamine D auraient déjà explosé.

Il est ici aussi important de rappeler qu’une supplémentation systématique en Vitamines D doit être décidée après avis médical. Les recommandations émises par le collectif sont destinées aux professionnels de santé, et non directement à la population. Ces recommandations ultramédiatisées sont destinées à nous renseigner sur l’état actuel des recherches en lien avec la crise sanitaire actuelle, et non à nous pousser à l’automédication excessive.

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